géopolitique et informations internationales
Dans la guerre que les néo-cons Démocrates avaient lancé contre la Russie le scénario était clair : l'armée kiévienne alimentée par d'énormes fournitures d'armes devait vaincre l'armée russe et revenir aux frontières de 1991, le torrent de sanctions adoptées contre la Russie devait faire s'effondrer l'économie russe et ces deux éléments conjugués devaient provoquer une révolte de la population contre son gouvernement et permettre la mise en place d'un régime occidentalo compatible .
Mais rien n'a fonctionné comme prévu : non seulement l'armée russe n'a pas été vaincue mais elle a progressé et continue de le faire, l'économie russe après six mois difficile a repris sa marche en avant et enregistre des taux de croissance supérieurs à ceux des pays occidentaux, dopée par les sanctions et bien sûr par l'essor du complexe militaro-industriel, quant au peuple russe, face à la vague de russophobie développée en Occident, il a resserré les rangs autour de son gouvernement .
Ce soutien à la guerre contre la Russie "aussi longtemps qu'il le faudra" comme le répètent inlassablement les dirigeants européens inféodés à Washington vient de recevoir un sérieux coup d'arrêt avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump qui avait annoncé qu'il mettrait fin à la guerre .
Le gel des crédits de l'USAID et un premier audit ont révélé l'un des pans de la gigantesque machine de domination américaine ; Dès l'annonce du gel de cette aide, on a vu les média occidentaux se lancer dans une grande campagne pour dénoncer ce fait, nous racontant que cela allait empêcher des campagnes de vaccinations, provoquer la faim dans le monde, mais bien vite on a compris les raisons de cette campagne unanime, il s'est avéré que c'est par centaines de millions$ que ces média engrangeaient les crédits de l'USAID .
En 1931 était paru un recueil intitulé "L'abominable vénalité de la presse" qui reprenait les courriers d'Arthur Raffalovitch, représentant du ministère des Finances russes à Paris, courriers révélant qu'il avait fourni, de 1900 à 1914, des sommes correspondant à plus de 25 millions d'euros actuels à la presse française pour que celle-ci fasse la promotion des emprunts russes .
L'affaire de l'USAID n'est que la partie émergée de l'iceberg car de nombreux autres organismes participent à cette mise sous tutelle des média comme le National Endowment for Democracy où l'on retrouve Victoria Nuland, femme du néo-con Robert Kagan, il y a aussi l'Institute for the Study of War dont les travaux sont repris come paroles d'Evangile par les média européens, cette entité est dirigé par Kimberly Kagan, belle soeur de Robert Kagan, comme on le voit, les néo-cons tiennent encore de solides positions .
Mais alors qu'il n'était pas question de discuter avec la Russie, hier Donald Trump et Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone durant plus d'une heure, une discussion précédée, très diplomatiquement par des gestes de bonne volonté : un diplomate américain emprisonné pour trafic de drogue (le pauvre fumait du cannabis médical, comme si un diplomate pouvait ignorer la législation russe), de son côté la Biélorussie a libéré 3 personnes dont un journaliste de Radio Free Europe, média financé par les Etats Unis .
Selon Donald Trump, la conversation a été "très productive", il a ajouté : "Nous avons parlé des forces de nos nations respectives et du grand bénéfice qu'il y aura un jour à travailler ensemble" .
Rappelons que ce ne serait pas la première fois que Russes et Américains travailleraient ensemble, l'un des premiers exemples remonte au XVIIIe siècle lors de la guerre russo-turque de 1787-1792 : en 1788, lors des batailles navales pour le contrôle de l'estuaire du Dniepr, l'une de escadres russes était commandée par John Paul Jones, l'un des héros de la guerre d'Indépendance américaine .
Selon Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin "Le président Poutine a mentionné la nécessité de s'attaquer aux causes profondes du conflit et a convenu avec Trump qu'une solution à long terme pouvait être trouvée par le biais de pourparlers de paix" .
Pour le moment nous n'en sommes donc qu'à la reprise de contact, mais c'est encourageant par rapport à la position ultra belliciste de l'administration Biden .
Si l'on connaît les positions russes : la Crimée et les 4 oblasts sont russes, démilitarisation, dénazification de l'Ukraine, accord de sécurité global, on ignorait tout de la position américaine . Toutefois quelques éléments apparaissent peu à peu : le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth a estimé "irréaliste" d'envisager un retour de l'Ukraine aux frontières d'avant 2014, il a souligné qu'une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est "pas réaliste" . Exactement ce qu'a dit Donald Trump après son entretien téléphonique, ajoutant : "il faudra des élections à un moment ou à un autre "en Ukraine .Nous avons donc là un premier signal envoyé à Moscou .
Tout cela ne plaît pas du tout aux responsables néo-cons européens : le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (Young Leader de la French American Foundation) s'est écrié : " Il n'y aura aucune paix juste et durable en Ukraine sans la participation des Européens" . L'UE voudrait elle faire la guerre ? Avec ses homologues, l'Allemande Annelena Baerbock et l'Espagnol José Manuel Albares Bueno, il a martelé qu'aucune décision sur l'Ukraine ne pourra être prise "sans l'Ukraine" . Comme si les Kiéviens auront le choix .
Des gesticulations sans effets, qu'attendre d'autre du régime de Paris qui a mis à bas la diplomatie française et qui est incapable de voir ce qui se profile . Les Russes veulent un accord de sécurité global qui concernerait aussi les armes nucléaires et ils entendent y inclure les armes atomiques britanniques (double clé avec les Américains) et la force de frappe française . Un gouvernement soucieux de l'indépendance de la France se devrait de reprendre langue avec les Russes pour leur démontrer que la force de frappe française est un élément de la multipolarité, mais il est vrai que les folies macronesques et l'infiltration du régime de Paris par les éléments néo-cons ne sont pas de nature à donner confiance aux Russes .