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Pour les néo-cons occidentaux, il n'était pas question de négocier avec la Russie, on avait même vu Zelensky faire voter par la Rada une loi selon laquelle il n'y aurait pas de négociation tant que Vladimir Poutine serait au pouvoir ! L'idée des Occidentaux était que comme préalable à des négociations, la Russie devrait se retirer au delà des frontières de 1991, payer des réparations à l'Ukraine puis, une fois ces deux conditions remplies les Occidentaux consentiraient à discuter de l'avenir des avoirs russes gelés et de l'avenir des sanctions . Ils s'imaginent dans la position des Alliés en 1919 ou en 1945 mais ils refusent d'admettre qu'en dépit des torrents d'armes et d'argent déversés sur Kiev, ils ont perdu .
Tant que l'administration Biden était au pouvoir, il n'y avait pas de problème : c'était la guerre à outrance contre la Russie et les dirigeants européens suivaient comme un seul homme ou une seule femme . Mais maintenant que Donald Trump est arrivé au pouvoir, ces mêmes dirigeants européens, minables clones des néo-cons wokistes ne savent plus quoi faire . Ils peuvent bien annoncer haut et fort que même si les Américains arrêtent, ils continueront à soutenir Kiev "aussi longtemps qu'il le faudra", qu'après un hypothétique cessez-le-feu, ils enverront 40 000 hommes sur place pour maintenir la paix, qu'il ne pourra pas y avoir de négociation sans les Européens et les Ukrainiens . Tout en déclamant sur "l'autonomie stratégique de l'Europe" et sur la nécessité d'augmenter les dépenses militaires face à la "menace russe" (Poutine ante portas), ils n'imaginent pas un millième de seconde de se retirer de l'OTAN et quand Donald Trump menace de les laisser de se débrouiller seuls, ils se mettent à trembler tant l'esprit de soumission est imprimé en eux comme une prostituée sans son proxénète .
Une autre idée vient d'apparaître aux Etats Unis : faire payer par les Européens les coûts de la présence américaine en Europe, c'est ce que rapporte l'agence de presse italienne ANSA , cela rappelle la Seconde guerre mondiale quand le gouvernement de Vichy devait payer à l'Allemagne plusieurs centaines de millions de francs par jour pour frais d'occupation .
Malgré le mauvais vouloir des Européens, mais de quel poids pèsent ils ? on se dirige vers des négociations, le premier signe en est l'assaut d'amabilités auxquels se sont livrés dirigeants russes et américains . Quant au début de celles-ci, on est encore dans l'incertitude : "Nous attendons des signaux. Tout le monde est prêt" a dit Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe . "Chaque jour où nous ne nous rencontrons pas, des soldats sont tués sur le champ de bataille" a déclaré Donald Trump estimant qu'il s'agit d'"une guerre ridicule" .
Les Russes voient plus loin que la simple résolution de l'affaire ukrainienne : dans le dernier tiers du XXe siècle de nombreux accords avaient été signés concernant les armements nucléaires : SALT, START, FNI (1) et le début du XXIe siècle a vu peu à peu se déliter ce système de sécurité . Les Russes veulent donc le retour à des accords dans ce domaine, mais Dmitri Peskov a précisé "On ne peut pas mener de négociations sans tenir compte des potentiels nucléaires de la France ou du Royaume Uni" . Passe pour le Royaume Uni dont les forces nucléaires ont toujours été soumises à un système de double clé : sans l'accord des Américains ils ne peuvent pas les utiliser . Mais la France : alors que le retrait du commandement militaire intégré de l'OTAN et la possession de l'arme atomique avaient fait de la France de la France un élément d'incertitude dans les relations internationales, lui donnant ainsi un poids non négligeable ce qui renforçait sa position de membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU, la décision de Sarkozy, en 2007, de réintégrer le commandement militaire intégré de l'OTAN, décision devenue effective en 2009, a fait perdre à la France un élément important de sa souveraineté, cela a été renforcé dans les années suivantes par un alignement croissant sur Washington et nous sommes en train de nous rapprocher du résultat final : la réduction de nos forces nucléaires, nul doute que les Américains seront pour et ils recevront le soutien en France d'un éventail allant des centristes à LFI en passant par les socialistes et les écologistes .
En dépit de leurs proclamations, les Occidentaux se rendent bien compte que plus le temps passe plus le territoire encore sous la direction de la junte mafieuse de Kiev se réduit, pour se rassurer ils se raccrochent à quelques éléments : le niveau élevé de l'inflation en Russie, autour de 7-8%, le taux directeur de la banque centrale à 21% . Les sanctions ont obligé à la mise en place de systèmes de contournement qui augmente les prix des produits importés, la pénurie de main d'oeuvre, aggravée par le conflit (il y a eu l'an dernier 450 000 contrats d'engagements signés dans l'armée, les volontaires étant attirés par les hauts salaires et les primes), cette pénurie de main d'oeuvre pousse les salaires à la hausse car les entreprises veulent attirer du personnel ou la garder et cette hausse des salaires est bien supérieure à l'inflation . Mais la Russie ne connaît le taux de chômage élevé de certains pays occidentaux et est bien loin de leur niveau d'endettement .
Trump a aussi agité le doigt, menaçant la Russie de nouvelles sanction en faisant baisser le prix du pétrole, mais les producteurs américains de pétrole ont besoin d'un prix minimum sinon de nombreux gisements ne seraient pas rentables, les taxes sur les importations russes : il est sûr que taxer les importations d'uranium enrichi destiné aux centrales nucléaires américaines ou les importations de titane pour l'industrie aéronautique américaine c'est une bonne idée !
Pour le moment nous en sommes là, mais c'est un progrès par rapport à la situation précédente où les Occidentaux ne juraient que par une guerre éternelle .
1) SALT (Strategic Arms Limitation Talks)
START (Strategic Arms Reduction Treaty)
traité FNI (Forces Nucléaires Intermédiaires)