géopolitique et informations internationales
A partir de la seconde guerre mondiale on a vu se développer la guerre électronique avec bien sûr l'apparitions de radars de plus en plus performants mais aussi de balises destinées à guider les bombardiers et bien sûr de contre mesures pour brouiller ces radars, les repérer. Depuis lors ces moyens n'on cessé de se développer, favorisés par la miniaturisation et la montée en puissance des systèmes électroniques.
Lors de la guerre du Viet Nam, face à la menace représentée par les missiles anti aériens S-75 Dvina, les Américains menèrent des opérations Wild Weasel avec des appareils équipés de systèmes de brouillage et de missiles anti radar Shrike, mais les équipes de la défense anti aérienne nord vietnamienne, bien encadrées par des techniciens soviétiques apprirent bien vite à se prémunir contre ces attaques, toutefois le taux de réussite des missiles chuta, ce qui finalement était l'effet recherché.
Par la suite, on a vu se multiplier les moyens de la guerre électronique avec les radars embarqués sur des avions type AWACS, des appareils comme le Boeing RC-135 Rivet Joint chargés de la surveillance des émissions électromagnétiques, on a aussi mis au point des pods de contre mesures qui peuvent être placés sous l'aile d'un avion.
Avec le développement de la radio, l'interception des communications ennemies, leur déchiffrage a permis de connaître les intentions ennemies et de les contrer, mais aujourd'hui, les systèmes de cryptage ont fait de tels progrès que le moyen le plus simple de gêner l'adversaire est de couper toute communication, c'est ce qu'on fait les Israéliens lors de leur attaque terrestre contre la bande de Gaza, cette coupure totale des communications, empêche l'adversaire de connaître les lieux de l'attaque et surtout de coordonner rapidement sa riposte, il en est réduit à recourir à des "coureurs" ou à des liaisons téléphoniques filiaires à condition que les centraux téléphoniques n'aient pas été détruit.
Ce qui est possible sur un front aussi limité que celui de Gaza n'est pas possible sur un front aussi étendu que celui de l'Ukraine où pourtant les moyens de guerre électronique ne manquent pas, mais ne suffisent pas à couvrir l'ensemble du front.
Kiéviens et Russes disposent de moyens hérités de la période soviétique, les Kiéviens ont aussi reçu des moyens fournis par l'OTAN, en particulier des radars de contre batterie comme l'AN/TPQ-36 d'une portée de 18 km pour l'artillerie et de 24 km pour les roquettes. Mais depuis 1991, l'armée russe s'est attachée à développer une large gamme de systèmes électroniques : Leer, R-330 Zhitel, Moskva , Tirada-2, Lorandite, Diabazole, Krazhuka, Repellent-1, Borisoglebsk-2, etc ...
Face à la menace des drones sont utilisés des systèmes comme le Shipvnik-Aero qui détecte les fréquences de liaisons des drones, les analyses en 25 secondes, reconfirme en 2 secondes puis bloque la fréquence de commande ou permet de détourner certains drones; Il y a aussi le système AEROSCOPE qui permet de repérer la position du pilote d'un drone et de donner sa position à l'artillerie (temps de réaction : 3 à 5 minutes); On comprend mieux ainsi que les Kiéviens perdent chaque mois 10 000 drones de tous types, détruits ou capturés.
La multiplicité de ces systèmes pose un problème : celui de la coordination, ce qui est en train d'être résolu avec la mise en oeuvre du système RB-109A Bylina qui est un système de contrôle automatisé capable de combiner en un seul réseau et de coordonner l'action des divers systèmes de guerre électronique, le système s'interface avec les postes de commandement, il se compose de cinq camions tout-terrain.
Les systèmes de contre mesures russes leur ont permis de récupérer des drones, mais aussi des missiles anti radar AGM-88 HARM (High-speed Anti Radiation Missile), des Storm Shadow/SCALP fournis aux Kiéviens par l'OTAN.
Les drones d'attaques représentent une menace contre laquelle les blindés ont tenté de se prémunir avec l'installation d'une cage sur le dessus de l'engin, mais ce n'est pas infaillible. Une société russes vient de mettre au point un système électronique qui créé un dôme de protection d'un diamètre de 300 m autour du véhicule protégé, mais il faudra sans doute quelques mois pour que ce système commence à être utilisé sur le front.
Venons en maintenant au front : cette nuit les forces aérospatiales russes ont lancé cette nuit d'importantes attaques sur les régions de Kharkov, Soumy, Vinnitsa, Dniepropetrovsk et Khmelnitsky (aérodrome de Starokonstantinov). Ce matin, Soumy, Kharkov et Poltava ont été visées.
Alors que les combats se sont calmés autour d'Adveevka, les forces russes ont fait porter leurs efforts au sud ouest de Donetsk, de part et d'autre de Marinka, d'abord vers le nord où elles ont progressé vers Krasnogorovka et au sud où une double attaque leur a permis de se rapprocher de Novomykhailovka.
Dans la région de Kherson, les Kiéviens ont détruit, par un tir d'HIMARS, un système anti aérien russe 9K35 Strela-10 monté sur un véhicule MT-LB, mais la victoire a été de courte durée car le système HIMARS, stationné près du village d'Inhulets, a été détruit par un tir de contre batterie.
Jean Cuny