D'une occupation à l'autre

"Le débarquement du 6 juin 1944, ç'a été l'affaire des Anglo-Saxons d'où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s'installer en France comme en territoire ennemi.

Vous voudriez que j'aille commémorer leur débarquement, alors qu'il était le prélude à une seconde occupation du pays ?

Non, non, ne comptez pas sur moi !"

Charles De Gaulle

Les titres de la presse américaine se suffisent à eux mêmes : "Invasion", ce fut le début d'un processus qui vit des troupes américaines s'installer dans à peu près tous les pays d'Europe. Après son retour au pouvoir, en 1958, le général De Gaulle décida de restaurer la souveraineté et l'indépendance de la France : dès 1959 les forces navales françaises de Méditerranée furent retirées du commandement intégré de l'OTAN, ce fut aussi le cas de celles d'Atlantique en 1963, enfin, en 1966, la France se retira du commandement intégré de l'OTAN, le SHAPE quitta Fontainebleau et les bases américaines furent fermées alors qu'au grand dam des Américains, la France se dotait d'une force de dissuasion.

Mais cette politique d'indépendance s'effrita peu à peu au cours des années, à partir de 1995, la France a participé à toutes les opérations de l'OTAN que les Américains ont transformé en une mini ONU à leur service et le 7 décembre 2007, Nicolas Sarkozy a annoncé le retour de la France au sein du commandement unifié.

Les commémorations du débarquement du 6 juin 1944 sont l'occasion pour les dirigeants du régime de Paris de réitérer leur soumission à Washington tout comme, au temps de l'Empire romain, les délégués des peuples gaulois se réunissaient chaque allée le 1er août (fête de Lug) au sanctuaire fédéral des Trois Gaules à Lyon pour rendre un culte à Rome et à Auguste.

sesterce d'Auguste : autel du sanctuaire des Trois Gaules